Divorce et expatriation : Nathalie Sennegon, médiatrice française aux États-Unis
Avocate spécialisée en droit de la famille durant 25 ans en France, au Barreau de Paris, Nathalie Sennegon est également médiatrice familiale, consultante et experte en conflits familiaux, mais aussi avocate d'enfants pendant plus de 20 ans. Il y a 7 ans, elle s'installe en Floride et obtient le diplôme de "Florida Supreme Court Family Mediator" (médiatrice familiale certifiée par la Court Suprême de Floride). Depuis, elle propose son expertise acquise durant toutes ces années de pratique au service des familles entre la France et les États-Unis.
Une médiatrice française aux États-Unis
Le métier de Nathalie Sennegon Nataf : défendre et accompagner les familles dont le couple se sépare avec toujours le souci de protéger le lien familial. Aux États-Unis, elle est aussi devenue médiatrice — casquette qu'elle portait déjà lors de ses dernières années d'exercice en France, installée en région parisienne.
Éviter une séparation ou gérer une séparation difficile tout en gardant le lien familial, notamment quand il y a des enfants au milieu, voici le combat de la médiatrice. « J'avais envie de me servir de l'expérience que j'avais des conflits pour encore mieux aider les familles. Quand on est avocat de la famille, on aide une partie, celle de votre client, mais quand on est médiateur, on aide les deux membres du couple à retrouver un dialogue, à rétablir la communication, à se respecter de nouveau » explique-t-elle, « et donc en aidant les parents, on aide aussi les enfants ».
Aux États-Unis, divorcer coûte très cher et c'est souvent un acte contentieux. « Du coup, parfois, après le divorce, les ex-époux ne se parlent plus, parfois pendant plusieurs années, ce qui est extrêmement douloureux pour les enfants » Nathalie Sennegon travaille aussi sur l'après-divorce et vient en renfort de cette communication perdue et pourtant essentielle pour les enfants du couple explosé. Des avocats trop hargneux, trop belliqueux, trop coûteux viennent souvent achever une relation déjà fragile. C'est pour ces enfants du divorce « qui n'ont rien demandé » que la médiatrice intervient et rétablit le fil. Qu'elle recrée le contact. « On se retrouve avec des enfants qui ont besoin de leurs deux parents. On éduque à deux » précise la médiatrice française, « avant ou après un divorce ». Et de rajouter, « les enfants ne sont pas du ciment, mais ils n'ont pas choisi que leurs parents se séparent. Quand on est adulte, on peut changer de conjoint, mais quand on est enfant, on ne peut pas changer de parents ». Pour eux aussi c'est un changement de vie radical. Et de préciser, « j'ai un énorme respect pour les enfants surtout pour ceux qui ont des parents fragiles et vulnérables. Ce sont des êtres en cours de construction lors de la séparation, ils sont fragilisés aussi. » C'est avec cette idée chevillée au corps que Nathalie travaille depuis plus de 30 ans.
L'expatriation et le divorce
L'expatriation, un facteur possible de divorce. Quand ce dernier touche une famille d'expatriés, l'enjeu est encore plus lourd. Généralement, l'un des deux conjoints dépend du statut d'immigration de l'autre. Quand ce droit de vivre aux États-Unis est perdu, l'un des conjoints doit retourner vivre en France, généralement avec ses enfants. Un autre traumatisme pour les enfants qui sont arrachés au pays dans lequel ils s'épanouissent pourtant, mais aussi arrachés à l'un des deux parents. Un double traumatisme, une double peine. « C'est un problème en plus pour les enfants d'expatriés. Il ne faut pas que leurs émotions deviennent secondaires ».
Avec son expérience, Nathalie pose un constat « quand on parle aux parents des émotions de leurs enfants pendant cette période douloureuse, en général, ils se calment immédiatement parce qu'ils aiment leurs enfants. Quand on arrive à remettre le projecteur sur les enfants, tout le monde se calme. Et être médiatrice aujourd'hui, me donne plus de liberté, parce que je ne suis pas là pour défendre le mari ou la femme, je suis là pour aider à réparer les choses et trouver des terrains d'entente. Quand on se sépare, tout n'est pas conflit, il y a énormément de sujets qui peuvent être résolus à l'amiable » précise-t-elle. Parler, se confier pendant la période de séparation est essentiel. Vital. Un autre traumatisme pour les expatriés qui sont loin de leur famille. Confier ses émotions dans sa langue natale est souvent important. « J'ai une relation privilégiée avec les gens, je suis là pour aider les adultes et les enfants, dans l'intérêt de toute la famille » conclut Nathalie Sennegon.
Nathalie Sennegon est aussi fondatrice du premier département Français de l' Association The NADP qui réunit des professionnels francophones hautement qualifiés et exerçant aux États-Unis dans les domaines de la loi, la finance, la santé et l'immobilier. Elle est l'auteure de trois ouvrages : "L'amour s'envole, les enfants restent" aux Editions Aouva ; "Y'a pas que toi qui divorces! " Guide à l'usage exclusif des enfants aux Editions Aouva et "Guide de premier secours pour une séparation responsable" aux Editions Scrineo.
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